Après un peu plus de trois semaines en Thaïlande, l'heure était venue pour nous de rejoindre le pays suivant: le Cambodge! Pour ce faire, plusieurs passages de frontière sont possibles à pied. Notre dévolu s'est finalement porté sur At Lek, pour sa proximité avec notre dernière destination Thaï et également parce que bien moins fréquentée que d'autres.

Fraichement débarqués côté Thailandais, nous étions au courant (suite à de nombreuses lecture) des différentes arnaques et de comment les éviter. Après avoir déjoué avec succès les porteurs de bagage et les agents de change avec une commission à l'oeil, nous voilà en territoire cambodgien! Seuls quelques badauds occidentaux tentaient la même traversée, et à peine arrivés au niveau du poste frontière nous voilà hélés avec insistance par un agent en uniforme responsable de la zone de "quarantaine". Premier formulaire et contrôle de température avec un thermomètre cassé à plus d'1 mètre du front, pour la précision on repassera. Evidemment tout cela n'est pas gratuit et il faudra sortir un premier billet. Nous sommes ensuite pris en charge fort aimablement par d'autre personnes qui nous dirigent cette fois-ci vers le guichet des visas. D'après nos sources, le prix de ce dernier est fixé à 20$ ou 1000 baht (qui ne sont déjà pas égales à 20$!). Après un ultime remplissage de formulaire ce sera finalement 1500 baht (40$ donc), évidemment non négociable, le tout sur fond de Céline Dion histoire de nous détendre un peu... Par acquis de conscience nous demanderons au guichet situé juste à côté, qui traite uniquement des visas électronique (et donc déjà payé à l'avance), si le prix est normal et nous obtiendrons comme réponse (et sans trembler des genoux) que le problème avec cette frontière c'est qu'il faut "acheter un homme". Nous apprendrons plus tard que ce n'est pas qu'une question de frontière et que la corruption est omniprésente dans le pays.

Après ces premiers déboires, il nous a ensuite fallu trouver un transport jusqu'à Sihanoukville (140km), et là encore ce fut particulièrement folklorique. Evidemment un certain nombre de rabateurs nous avait déjà repérés (on a une belle tête de portefeuille) et après moultes discussions nous arrivons à faire tomber un peu les prix, il faudra cependant payer tout de suite (le chauffeur à qui nous sommes confiés ne parlant pas anglais) et sans savoir où l'on sera déposé. S'en suit alors 5h d'un trajet où il faudra serrer les fesses, notre chauffeur semble prendre un malin plaisir à faire ses dépassements dans les pires conditions (en plein virage, en montée...). Une gestion particulière des pleins phares rarement enlevés, même à grand coup de rappel à l'ordre par les véhicules arrivant en sens inverse. Pour la musique il faudra également prendre son mal en patience: un seul CD de 12 pistes que l'on passera en boucle (à noter que l'on a jamais pu entendre la piste 9, le chauffeur la zappant de manière systématique. C'est con, ça aurait changé un peu!).

La suite du séjour fût plus reposante, de très belles plages, des lâchers de lanternes et des coucher de soleil toujours aussi splendides (peut-être même encore plus beau qu'en Thaïlande) nous feront vite oublier nos aventures négatives. Le temps de profiter un peu et de faire une pause pour récupérer des papiers pour la suite, et nous quittons Sihanoukville.